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Au Cameroun, la santé du président Paul Biya, tout le monde y pense mais personne n’a le droit d’en parler

« Le président se porte à merveille », assure depuis Genève un membre de la garde rapprochée de Paul Biya, 91 ans, alors que, depuis début octobre, les rumeurs enflent sur la santé du chef de l’Etat camerounais. « De grossiers mensonges », affirme notre source, jointe dimanche 13 octobre en Suisse, où Paul Biya « profite de son petit congé tranquillement, tout en continuant de travailler » : « Il n’a pas été hospitalisé un seul jour et n’a pas fait appel à un médecin. L’âge ne le gêne pas encore et il rentrera le moment venu. »
Le président n’est plus apparu publiquement depuis sa participation au sommet Chine-Afrique, début septembre à Pékin, où il avait eu un malaise. Son absence à la dernière Assemblée générale de l’ONU, fin septembre à New York, puis au Sommet de la francophonie, les 4 et 5 octobre en France, à Villers-Cotterêts (Aisne), a une fois de plus soulevé une multitude de commentaires sur les réseaux sociaux et dans les médias, les uns le disant gravement malade, les autres carrément décédé.
Mais, à Genève, le proche du président l’assure : les absences comme les présences du « Sphinx d’Etoudi » sont parfaitement calculées. « Sa grande expérience l’a amené à considérer que personne ne sera audible pour parler de la paix à New York », dit-il. Quant à son absence à Villers-Cotterêts, elle est aussi, selon lui, le résultat d’un savant dosage diplomatique. Le Cameroun étant à la fois membre du Commonwealth et de l’Organisation internationale de la francophonie, et Paul Biya n’ayant pas prévu de se rendre au sommet de la première instance prévu fin octobre, « il n’a pas voulu donner l’impression de privilégier une partie plutôt que l’autre ».
Concernant sa présence à la célébration du 80e anniversaire du débarquement de Provence, le 15 août, notre source la justifie par la volonté du président de rappeler que « les Africains qui se noient sans assistance dans la Méditerranée sont les petits-enfants de ceux qui avaient libéré l’Europe ».
Mais alors pourquoi avoir « formellement interdit tout débat dans les médias sur l’état du président », le 9 octobre, au travers d’une circulaire du ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji ? « Il s’agit d’une petite maladresse », concède notre source, alors que le ministre a intimé l’ordre aux gouverneurs de région de créer « des cellules de veille chargées de suivre et d’enregistrer tous les émissions et débats ». Des poursuites pourraient-elles être envisagées contre les « contrevenants », qui, comme l’a annoncé Paul Atanga Nji, « devront faire face à la rigueur de la loi » ? « Je ne pense pas », répond le proche du président.
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